• Cambrousse Académie

    Fiction de ღLittle rain :

    Alice, 16 ans, est une fille très populaire qui a beaucoup de succès auprès des garçons de son lycée mais qui ne se la joue pas pour autant. Elle a une bande d'amis "populaire" et vit en ville avec sa mère. Mais sa vie va complètement être bouleversé quand sa mère lui apprend qu’elle va déménager chez son père, dans sa ferme, en pleine campagne et intégrer une école AGRICOLE ! Fini le shopping, la "popularité" car dans cette académie, elle ne connaîtra personne et vous êtes considérés comme la honte de l'école si vous ne savez pas traire une vache !!! Comment notre "minette de ville" va s'adapter à la cambrousse hostile ? A découvrir ...

  •    « Oui, oui ! J’arrive ! hurlai-je en descendant les escaliers, à toute vitesse, pour faire taire cette maudite sonnette.

     - Ha bah quand même ! Cela fait une heure que je sonne ! » se plaignit le porc qui nous servait de voisin.

    J’avais trop envie de lui cracher à la figure : « Non ça fait à peine deux minutes ! », mais je me retins. A la place, je lui décochais un regard noir, une habitude avec lui. C’était l’un des types les plus détestables du quartier. Large tête, énorme nez que je qualifierais de patate, oreilles décollées, petits yeux semblables à ceux d’un cochon, teint rosâtre, cheveux blancs sales (on pouvait dire que la Nature l’avait gâté), il était âgé d’à peu près soixante-dix ans et encore … Je suis cool ! Pour ce qui était de son corps, difficile de faire pire ! Une énorme bedaine, composée d’au moins dix bourrelets, des bras gonflés comme des bouées et pour ce qui était des jambes, n’en parlions même pas ! Et puis son look … Je savais qu’il était vieux mais quand même ! Vieux jean couleur caca d’oie, chemisier vert pomme taché dix fois trop petit pour son ventre proéminent, godasses trouées datant de la Préhistoire … Des fois, je me demandais comment il pouvait se montrer au grand jour ! Enfin bref, toujours était-il qu’il ouvrit une fois de plus sa grande gueule libérant une haleine puante :

        « Votre chat a encore chié sur mes géraniums ! »

    Ben tiens ! En plus d’être ignoble, bête, sale, alcoolique, hideux, égoïste, puant, autoritaire, il était vulgaire ! De plus, son reproche était des plus aberrants :

    1.      J’avais analysé son jardin de fond en comble, du haut de mon escalier pour dépasser la haie touffue qui séparait nos deux terrains. Et parmi les mauvaises herbes et les champignons, souverains de son jardin, aucune trace de géraniums. Ou même de fleurs.

    2.      Il passait toutes ses journées chez lui, enfermé tel un ermite. Et les rares fois où il sortait, c’était pour créer des ennuis ou attiser la haine de ses ennemis ; dont nous faisions apparemment partie. Il ne se serait donc pas aperçu qu’un chat avait déposé ses excréments dans son jardin vu qu’il ne s’en occupait jamais.

    3.      Nous ne possédions pas de chat et il le savait.

    Conclusion : il se foutait complètement de nous, pour changer.

    C’était la cinquième fois en deux semaines qu’il nous le reprochait. « Déjà l’Alzheimer … » pensai-je. Je ne voulais pas rentrer dans son jeu et lui répéter pour la millième fois que nous n’avions pas de chat. Aussi, j’appelais ma mère pour qu’elle aille régler avec ce cher monsieur le malentendu.

    Elle arriva assez vite, perché sur ses hauts talons. Elle communiqua avec le porc dans la même langue que lui, c’est-à-dire en l’insultant :

        « Vieux porc !

         - Sale péquenaude !

    Comme toujours, ça commençait doucement puis ça s’empirait :

        - Connard !

        - Salope ! » riposta le vieux.

    Je décidai alors de remonter dans ma chambre voyant que cette charmante discussion ne pourrait pas plus enrichir mon vocabulaire.

        Je mis mon casque MP3 sur les oreilles et allumai mon ordi. Une fois allumé, j’ouvris ma page Facebook : dix notifications. Sans les lire, je devinai que j’aurai encore des demandes d’amis de gens que je ne connaîtrai même pas, des discussions sur mes articles et pour finir, des mecs qui me demanderaient de regarder leurs dernières photos où ils se la joueraient beaux gosses … Tellement prévisible ! Mais mon ordinateur avait décidé de me contredire. J’ouvris tous mes messages. Un en particulier, avait retenu mon attention.C’était de Luce, ma meilleure amie que je connaissais depuis toujours. Il disait : « Hey Alice ! J Demain c’est les soldes !!! Ça te dit de sécher les cours et qu’on se rejoigne dans le parc en face du lycée pour aller en ville ? Il y aura aussi Jérémy, Axel, Léo et Lina. Ça va être trop génial ! En plus il va faire beau ! Dis OUI ! <3<3<3 ».

        Je souris en lisant son message. Elle me suppliait de dire oui alors qu’elle savait pertinemment que je ne refuserai jamais une telle offre ! Je lui répondis : « Oki pas de problème ! J J’ai hâte d’y être ! <3<3<3 ».

        Cela m’arrangeait bien de sécher demain car on louperait  EPS et le contrôle d’économie, deux matières chiantes à souhait. En plus je n’avais pas du tout révisé pour le devoir et je ne voulais pas ramener une note catastrophique, une fois de plus.

        Je sortis de ma tirelire cinquante euros, de quoi m’acheter un menu de chez Mc Donald pour le midi et les vêtements que j’aurais trouvés. Soudain, on toqua à ma porte. Surprise, j’eus tout juste le temps de planquer mon argent dans mon sac Longchamp avant que ma mère me prenne la main dans le sac. (C’était le cas de le dire !) Ma mère passa sa tête dans l’entrebâillement de la porte. Elle était grande et comme si sa hauteur ne lui suffisait pas, elle portait en permanence des talons. Plutôt fine, ma mère était toujours bien habillée, quelque soit les circonstances. Elle changeait régulièrement de coupe de cheveux et en ce moment elle les avait très longs (ils lui arrivaient au milieu du dos), ondulés et noirs. (Je vous rassure sa couleur ne changeait pas). Elle était très belle, gracieuse, élégante … Elle travaillait comme secrétaire dans une grosse entreprise et revenait souvent stressée à cause de sa journée de travail.

        Elle fronça les sourcils en voyant ma chambre rangée … Enfin que pour moi apparemment.

        « Alice ! Il faut vraiment que tu ranges ta chambre, là, ça devient urgent ! On dirait l’océan des immondices ! ordonna ma mère.

        - Oui, oui … répondis-je comme tous les ados qui tentent de convaincre leurs parents pour qu’ils les laissent tranquilles.

        - Oui, oui … Oui, oui … Tu dis toujours ça mais tu ne le fais jamais ! s’emporta ma mère, le dîner est prêt dans une heure et tu as intérêt à t’être douchée d’ici là !

        - Oui, oui … » ne pus-je m’empêcher de répondre, ce qui eut le don de l’énerver encore plus.

    Après une bonne douche bien chaude et des spaghettis carbonara délicieuses (ma mère cuisinait divinement bien), j’étais de retour dans mon sanctuaire sacré. Je m’installai dans mon lit avec mon ordi pour regarder « Noisy Echo », ma série favorite et m’endormis avant même de finir l’épisode.

        « Flash spécial : une voiture a été … ». Comme tous les matins, je ne laissai pas mon réveil finir son discours. Je me levai, m’habillai, me coiffai, un petit coup de crayon par ici, une petit coup de mascara par là, un peu de fond de teint et pour finir, je prenai mon petit déjeuner. Je fis mon sac et me regardai dans le miroir.

    J’étais assez petite de taille et fine. Mes cheveux étaient de couleur noisette (châtains clairs), assez longs (mais beaucoup moins que ceux de ma mère), d’abord lisses, ils ondulaient vers les pointes. J’avais une mèche que j’adorais rejeter en arrière quand je réfléchissais (mais qui revenait sans cesse).

         Mon visage ? J’avais les yeux marron foncés avec de grands cils, des petites taches de rousseur parsemaient mon nez et un peu mes joues. En 6ème, j’avais eu un appareil dentaire et, ayant bien suivi les ordres de mon orthodontiste, je possédais à présent de belles dents. On me rangeait dans les plus belles filles de ma classe ou même du lycée mais je ne me trouvais pas si magnifique que ça.


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